Publié par Sherry Cooper
La Banque du Canada réduit de nouveau son taux directeur de 50 points de base.
La Banque du Canada réduit de nouveau le taux directeur de 50 pb
La Banque du Canada a raboté le taux à un jour de 50 points de base ce matin, ramenant le taux directeur à 3,25 %. Le marché avait escompté une baisse de 50 pb en y attribuant une probabilité de presque 90 %, comme le prévoyait le consensus. La combinaison d’une croissance plus modeste que prévu du PIB et d’une nette hausse du taux de chômage canadien, à 6,8 %, a entraîné la deuxième forte baisse de taux consécutive. La décision d’aujourd’hui fera baisser le taux préférentiel de 50 pb, à 5,45 %, à partir de demain. Les taux hypothécaires variables baisseront d’autant, allégeant le coût d’emprunt et réduisant l’augmentation des mensualités pour les renouvellements. Voilà qui devrait stimuler l’activité dans le secteur de l’habitation, qui avait déjà accéléré en octobre et novembre.
Le taux directeur est maintenant au sommet de la plage du taux neutre estimé, soit 2,25 % à 3,25 %, et des réductions de taux plus modestes sont encore attendues l’année prochaine. Cependant, la politique monétaire reste restrictive, puisque les 3,25 % du taux directeur sont toujours 125 points de base au-delà de l’inflation. Celle-ci a diminué à environ 2 %, ce qui est la cible de la Banque.
Des économistes ont jugé que le ton du communiqué de la banque centrale est plus hardi qu’avant, ce qui n’est pas surprenant après deux fortes baisses de taux consécutives. La Banque continue de dire que ses décisions futures dépendront des données et seront affectées par les politiques adoptées par le gouvernement. En particulier, la Banque a évoqué le prochain congé de TPS, la distribution de chèques et l’importante réduction de l’immigration. Ces développements ont des effets compensatoires pour l’inflation.
En conférence de presse, le gouverneur de la Banque du Canada Tiff Macklem a indiqué prévoir « une approche plus graduelle de la politique monétaire ». Nous prédisons des baisses de taux de 25 pb pendant au moins le premier semestre de l’année prochaine. Le taux à un jour serait ainsi à 2,5 % au début juin, ce qui serait un énorme stimulant pour le secteur du logement et lui annonce une forte saison printanière.
En somme
La décision d’aujourd’hui est une excellente nouvelle pour l’économie canadienne et pour l’activité immobilière. La banque centrale a affirmé que la réduction planifiée des cibles d’immigration est le facteur le plus important pour les perspectives en 2025, laissant entrevoir une croissance économique inférieure aux prévisions. Cependant, « les effets sur l’inflation seront vraisemblablement moins prononcés puisque la plus faible immigration freine tant l’offre que la demande. » L’immigration en baisse est un des facteurs qui a amené la Banque du Canada à choisir une baisse de taux de 50 pb, et non 25, a noté M. Macklem.
Dans le cycle actuel, la Banque du Canada a été la banque centrale à réduire les taux le plus décisivement. Il n’empêche que le dollar canadien s’est quelque peu apprécié après l’annonce de la Banque, sans doute parce que les marchés escomptent maintenant des réductions de taux plus modérées l’année prochaine.