Publié par Sherry Cooper
La Banque du Canada ne bronche pas.
La Banque du Canada réagit à la faiblesse de l’économie au T2 – en maintenant le cap
Alors que nous attendons les prévisions économiques trimestrielles dans le Rapport sur la politique monétaire du mois prochain, la Banque du Canada a reconnu que le rapport sur le PIB au deuxième trimestre, publié la semaine passée, l’a prise de court. Dans son énoncé de politique d’aujourd’hui, le Conseil de direction de la Banque a fait ce constat : « Au Canada, le PIB s’est contracté d’environ 1 % au deuxième trimestre. Ce résultat est inférieur à ce que la Banque avait anticipé dans le Rapport sur la politique monétaire de juillet et reflète surtout la contraction des exportations due en partie aux perturbations des chaînes d’approvisionnement, particulièrement dans le secteur automobile. L’activité sur le marché du logement a reculé par rapport aux niveaux élevés observés récemment, ce qui concorde essentiellement avec nos prévisions. La consommation, les investissements des entreprises et les dépenses publiques ont contribué à la croissance, comme en témoigne la hausse de la demande intérieure, qui dépasse 3 %. L’emploi a remonté en juin et juillet, l’assouplissement des mesures sanitaires ayant entraîné des embauches dans les secteurs où la distanciation est difficile. Cela réduit les inégalités sur le marché du travail, mais une marge de capacités excédentaires considérable demeure, et certains groupes – particulièrement les travailleurs faiblement rémunérés – sont encore touchés de manière disproportionnée. La Banque continue de s’attendre à ce que l’économie prenne de la vigueur dans la seconde moitié de 2021. Toutefois, la quatrième vague de cas de COVID-19 et les goulots d’étranglement persistants pourraient peser sur la reprise. » (Voir le graphique ci-dessous, ou cliquer ici).
La Banque affirme que la hausse de l’inflation mesurée par l’IPC est attribuable à des facteurs temporaires – peut-être
Les conditions financières restent très accommodantes, partout dans le monde. Et la Banque continue d’affirmer que la hausse de l’inflation au-delà de 3 % est prévue, étant « alimentée par les effets de glissement annuel, les prix de l’essence et les goulots d’étranglement liés à la pandémie du côté de l’offre. Ces facteurs qui font grimper l’inflation devraient être passagers, mais leur persistance ainsi que leur ampleur sont incertaines et seront suivies de près. Les hausses salariales ont été modérées jusqu’à présent, et les attentes d’inflation à moyen terme restent bien ancrées. Les mesures de l’inflation fondamentale ont augmenté, mais moins que l’IPC. »
Le Conseil de direction réitère qu’une marge de capacités excédentaires considérable subsiste dans l’économie canadienne et que la reprise doit continuer d’être appuyée par des mesures de politique monétaire exceptionnelles. Quant aux indications prospectives, la Banque tient bon : « Nous restons engagés à maintenir le taux directeur à sa valeur plancher jusqu’à ce que les capacités excédentaires dans l’économie se résorbent, de sorte que la cible d’inflation de 2 % soit atteinte de manière durable. Selon la projection de juillet de la Banque, cela se produirait au cours de la seconde moitié de 2022. » Cette déclaration paraît être transitoire, permettant à la Banque de reconsidérer les perspectives le mois prochain, en retardant peut-être les indications si l’économie continue d’évoluer à un rythme inférieur à ses projections de juillet.
De même, la Banque maintient son programme d’assouplissement quantitatif au niveau actuel de 2 milliards de dollars par semaine d’obligations du gouvernement du Canada, gardant les taux d’intérêt bas sur toute la courbe de rendement. « Les décisions au sujet de tout ajustement futur du rythme des achats nets d’obligations seront guidées par l’évaluation en continu que fait le Conseil de direction de la robustesse et de la durabilité de la reprise. Nous continuerons de procurer le niveau de détente monétaire nécessaire pour soutenir la reprise et atteindre l’objectif d’inflation. »
En somme
Le temps nous dira si la Banque du Canada voit juste en croyant que les pressions inflationnistes sont temporaires. Les marchés financiers resteront sensibles aux nouvelles données, mais les marchés obligataires semblent accepter son point de vue pour le moment. Le rendement des obligations du Canada à 5 ans a baissé légèrement depuis sa récente pointe à 1,0 %, le 28 juin, jusqu’à 0,80 %. En revanche, le dollar canadien s’est affaibli sensiblement depuis la fin juin, quand il dépassait 0,825 $US, étant à 0,787 $US ce matin. De toute évidence, la Banque du Canada tient à garder les taux d’intérêt canadiens bas dans l’avenir prévisible.
La date de la prochaine décision de la Banque du Canada est le 27 octobre. Les données sur l’emploi au Canada arriveront ce vendredi.