Publié par Sherry Cooper
La Banque du Canada maintient son taux directeur à 4,5 %.
La Banque du Canada maintient les taux, mais continue de viser une inflation de 2 %
La Banque du Canada a laissé le taux directeur à 4,5 %, comme prévu. Elle prévoit que l’inflation baissera à 3 % d’ici le milieu de l’année, et à la cible de 2 % d’ici l’année prochaine. Elle admet toutefois que la demande continue de surpasser l’offre, que les gains salariaux sont trop élevés et que les marchés du travail restent très serrés. La Banque poursuit sa politique de resserrement quantitatif.
« La croissance au premier trimestre apparaît supérieure à la projection de janvier, les exportations ayant bondi et la consommation ayant affiché une solide progression. Même si l’enquête sur les perspectives des entreprises menée par la Banque donne à penser que les pénuries aiguës de travailleurs commencent à s’atténuer, la progression des salaires est encore élevée par rapport à celle de la productivité. La forte expansion démographique augmente l’offre de main-d’œuvre et favorise la croissance de l’emploi tout en stimulant la consommation globale. L’activité sur le marché du logement demeure faible. »
Selon la Banque, les dépenses de consommation devraient se modérer cette année, « à mesure que davantage de ménages renouvelleront leur prêt hypothécaire à des taux plus élevés et que la politique monétaire restrictive se répercutera sur l’économie dans son ensemble ».
« En général, la croissance du PIB devrait être faible pour le reste de l’année avant de se renforcer peu à peu l’an prochain. Cela implique que l’économie commencera à afficher une offre excédentaire durant la seconde moitié de 2023. La Banque prévoit que l’économie canadienne progressera de 1,4 % cette année et de 1,3 % en 2024, avant d’atteindre 2,5 % en 2025. »
La plupart des économistes croient que la Banque du Canada maintiendra le taux à un jour à 4,5 % pour le reste de l’année, et commencera à le réduire en 2024. Certains croient même que les baisses de taux commenceront à la fin 2023.
Pour sa part, la Réserve fédérale américaine a haussé le taux des fonds à un jour de 25 points de base le 22 mars, malgré la crise bancaire et la prévision que les conditions de crédit se resserreront. Ce matin, les États-Unis ont publié leur rapport de mars sur l’IPC, indiquant que l’inflation avait baissé à 5 % sur un an. Le Canada publiera ses données mardi prochain, 18 avril. L’effet d’année de référence fait baisser l’inflation annuelle. L’IPC canadien sera sans doute dans les 4 %.
Les dirigeants de la Fed se réuniront de nouveau au début de mai, quand on prévoit largement qu’ils continueront de hausser le taux directeur alors que la Banque restera en pause.
En raison de différences entre les marchés hypothécaires et du niveau plus élevé d’endettement par rapport au revenu au Canada, notre économie est beaucoup plus sensible au taux d’intérêt. Malgré ces attentes divergentes, le dollar canadien s’est relativement bien maintenu.
En somme
La Banque du Canada a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour cette année, donnant à croire qu’un atterrissage en douceur est d’autant plus probable. Il se peut qu’en conséquence, il faille exclure toute réduction de taux d’intérêt cette année.
« Le Conseil de direction continue d’évaluer si la politique monétaire est assez restrictive pour atténuer les pressions sur les prix et demeure prêt à relever encore le taux directeur si nécessaire afin de ramener l’inflation à la cible de 2 % », a dit la Banque.
Selon le Rapport sur la politique monétaire (RPM) d’avril, la forte croissance connue au premier trimestre découle d’une importante immigration. Avec l’augmentation de la population, les pénuries de travailleurs devraient continuer de s’atténuer, et l’inflation baissera à 3 % cette année. Les perspectives mondiales de croissance sont plus favorables que prévu, bien que la Banque continue de prévoir un ralentissement dans le premiers mois. Elle évoque à ce titre les effets décalés des hausses de taux et les récentes tensions dans le secteur bancaire.
Le gouverneur Tiff Macklem a dit en conférence de presse que l’économie aurait besoin d’une croissance plus calme afin de mater l’inflation, mais les prévisions de la Banque ne comprennent pas une récession comme telle.
La Banque évitera de réduire les taux cette année. Le gouverneur a affirmé qu’il n’est pas particulièrement probable que les marchés escomptent des baisses de taux plus tard cette année.