Publié par Sherry Cooper
La Banque du Canada hausse le taux directeur de 25 pb, à 4,5 %.
Sans surprise, la Banque du Canada a haussé le taux de seulement 25 pb et signalé qu’il y aurait une pause
Comme prévu, la Banque du Canada – satisfaite de la nette diminution de la pression inflationniste – a augmenté le taux directeur de seulement 25 points de base, à 4,5 %. La prévision que l’inflation descendra à environ 3,0 % cette année et à la cible de 2 % en 2024 reste fort incertaine.
La Banque reconnaît que la récente croissance économique a été plus forte que prévu au Canada, et que la demande reste excédentaire. Les marchés du travail sont encore tendus, et le taux de chômage est proche des creux historiques. « Cependant, de plus en plus de signes indiquent que la politique monétaire restrictive ralentit l’activité, surtout les dépenses des ménages. La croissance de la consommation s’est modérée depuis la première moitié de 2022, et l’activité sur le marché du logement a baissé considérablement. À mesure que les effets des hausses de taux d’intérêt continueront de se propager dans l’économie, les dépenses en services aux consommateurs et les investissements des entreprises devraient ralentir. En même temps, la plus faible demande étrangère pèsera probablement sur les exportations. Ce ralentissement global de l’activité permettra à l’offre de rattraper la demande. »
Selon le rapport de la Banque, « l’économie canadienne a progressé de 3,6 % en 2022, ce qui est légèrement supérieur à la projection d’octobre. La croissance devrait stagner jusqu’autour du milieu de 2023 et se redresser plus tard dans l’année. La Banque s’attend à une croissance du produit intérieur brut d’environ 1 % en 2023 et 2 % en 2024, ce qui correspond essentiellement à la projection d’octobre. » Cette analyse concorde avec l’atterrissage en douceur de l’économie que prévoit la Banque.
L’inflation est passée de 8,1 % en juin à 6,3 % en décembre, ce qui reflète la baisse des prix de l’essence et la récente modération des prix des biens durables.
Les attentes d’inflation à court terme restent élevées. Les mesures sur un an de l’inflation fondamentale se situent encore autour de 5 %, mais celles sur trois mois ont diminué, ce qui donne à penser que l’inflation fondamentale a culminé.
D’après la Banque du Canada : « L’inflation devrait diminuer considérablement cette année. La Banque s’attend à ce que les prix plus bas de l’énergie, l’amélioration des conditions de l’approvisionnement dans le monde et les effets des taux d’intérêt plus élevés sur la demande entraînent une baisse de l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation, qui devrait s’établir autour de 3 % au milieu de l’année et retourner à la cible de 2 % en 2024 [c’est nous qui soulignons]. »
La Banque poursuivra sa politique de resserrement quantitatif, une autre mesure restrictive. Le Conseil de direction s’attend à maintenir le taux directeur à 4,5 % pendant qu’il évaluera l’incidence des huit augmentations cumulatives de taux d’intérêt de la dernière année. La Banque précise toutefois que « le Conseil est prêt à relever encore le taux directeur si cela est nécessaire pour ramener l’inflation à la cible de 2 %, et il reste déterminé à rétablir la stabilité des prix pour les Canadiens ».
En somme
La Banque du Canada a été la première grande banque centrale à prendre des mesures de resserrement dans le présent cycle, et elle est maintenant la première à annoncer une pause en affirmant prévoir que l’inflation redescendra à 3 % d’ici le milieu de l’année et à 2 % en 2024.
Aucune augmentation de taux n’est probable le 8 mars ou le 12 avril. Plusieurs pourraient en déduire que les taux ont plafonné, et donc les acheteurs pourraient commencer à revenir sur le marché du logement. Ce n’est pas ce que souhaite la Banque du Canada. Le BSIF pourrait donc resserrer un peu ses critères réglementaires à l’issue de la période de commentaires, le 14 avril.