Publié par Sherry Cooper
Forte croissance au T3 au Canada.
L’économie canadienne rebondit au T3
Conformément aux prévisions de la Banque du Canada, l’économie canadienne a véritablement rebondi au troisième trimestre après un T2 décevant. Statistique Canada a annoncé ce matin que le PIB a progressé de 5,4 % au T3, contre 3,2 % au T2 (données révisées). Au fur et à mesure que les restrictions liées à la pandémie ont été levées et que les entreprises ont repris leur activité normale, les dépenses de consommation ont accéléré, augmentant à un taux annuel de 17,9 %. Les dépenses en vêtements (+26,8 %) et en chaussures (+30,3 %) ont été supérieures aux niveaux enregistrés avant la pandémie. Les dépenses en services ont augmenté de 27,8 %, à la faveur en particulier d’un bond dans les services d’hébergement et de restauration. Les dépenses en services de transport (+40,3 %), en services récréatifs et culturels (+26,1 %), en services de restauration et d’hébergement (+29,0 %) et en services de soins corporels (+35,8 %) ont toutes connu de fortes hausses.
Les exportations ont rebondi après avoir sensiblement baissé au T2. Les investissements des entreprises ont à peine changé, étant freinés par des perturbations des chaînes d’approvisionnement.
Les consommateurs avaient encore d’amples liquidités : les revenus ont augmenté grâce à des hausses salariales et des paiements de transfert gouvernementaux. Le taux d’épargne des ménages a fléchi pour passer de 14,0 % au deuxième trimestre à 11,0 % au troisième trimestre – ce qui reste élevé d’un point de vue historique. Bien que les dépenses aient excédé le revenu au cours de ce trimestre, le taux d’épargne s’est situé dans les deux chiffres pour un sixième trimestre consécutif, et il était encore supérieur à son niveau d’avant la pandémie. Le taux d’épargne des ménages est agrégé sur l’ensemble des classes de revenu. En général, les taux d’épargne augmentent quand le revenu augmente.
L’investissement en logements diminue
Après avoir enregistré quatre trimestres consécutifs de croissance vigoureuse, l’investissement en nouvelles constructions et en rénovations a diminué au troisième trimestre. Les investissements au chapitre de la construction de logements neufs ont reculé de 5,2 % (taux non annualisé); il s’agit de leur plus forte baisse depuis le deuxième trimestre de 2009. La diminution des investissements dans la construction de logements unifamiliaux et d’immeubles à logements multiples neufs a été prononcée, surtout à Terre-Neuve-et-Labrador et à l’Île-du-Prince-Édouard. À l’échelle nationale, les ajouts au stock de logements se sont chiffrés à 96,3 milliards de dollars au troisième trimestre.
Les coûts de transfert de propriété (-10,0 %) se sont repliés pour un deuxième trimestre consécutif, sous l’effet du ralentissement de l’activité sur le marché de la revente. La diminution a touché tout le pays, sauf Terre-Neuve-et-Labrador et le Yukon, qui ont enregistré une hausse.
L’accumulation considérable de dette hypothécaire résidentielle observée au deuxième trimestre s’est poursuivie, les ménages ayant ajouté 38 milliards de dollars au troisième trimestre, un montant plus de deux fois supérieur à celui enregistré deux ans plus tôt.
En somme
Les données d’aujourd’hui sont déjà, à certains égards, de l’« histoire ancienne ». Les données du PIB par industrie en septembre publiées ce matin indiquent une modeste hausse de 0,1 %. En outre, selon des renseignements préliminaires, le PIB réel a rebondi en octobre de 0,8 %, avec des augmentations dans la plupart des secteurs. Le secteur de la fabrication a le mieux progressé, après avoir reculé en septembre en partie par suite de la pénurie de semi-conducteurs. Des augmentations notables ont aussi été enregistrées dans le secteur public, la construction, la finance et les assurances, le transport et l’entreposage.
Tout compte fait, le PIB du Canada reste sous son niveau d’avant la pandémie. Or, l’annonce du nouveau variant Omicron a accru l’incertitude. Les opérateurs boursiers parient que la Banque du Canada commencera à augmenter le taux du financement à un jour d’ici avril prochain, et les marchés escomptent actuellement cinq hausses de taux dans les 12 prochains mois. L’inflation continue d’inquiéter. Le président de la Réserve fédérale américaine Jay Powell, comparaissant devant le Congrès, a affirmé qu’il allait devancer son plan de ralentissement de tous les achats d’obligations. En outre, selon Bloomberg News, le président de la Fed a dit à une réunion du Comité sénatorial des banques qu’il est temps d’arrêter d’appeler l’inflation « transitoire ».