Publié par Sherry Cooper
Excellentes nouvelles sur l’inflation au Canada en août.
Encore de bonnes nouvelles sur l’inflation au Canada
L’Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 2,0 % d’une année à l’autre en août. Il s’agit de la plus faible augmentation enregistrée depuis février 2021 et d’une baisse par rapport à la hausse de 2,5 % observée en juillet 2024. Les mesures de l’inflation fondamentale étaient en moyenne à 2,35 % sur un an. Exclusion faite des intérêts hypothécaires, l’inflation globale était d’à peine 1,2 %, soit bien sous la cible de 2,0 % de la Banque du Canada. Voilà qui pourrait permettre à la Banque d’accélérer l’assouplissement de sa politique. Le gouverneur Tiff Macklem a laissé entendre qu’une baisse de taux de 50 points de base est possible si l’inflation chute trop rapidement alors que le chômage augmente.
Le ralentissement de la croissance de l’inflation globale en août est en partie attribuable à la baisse des prix de l’essence, qui s’explique par le recul des prix et un effet de glissement annuel. La diminution d’août 2024 résulte principalement du recul des prix du pétrole brut, dans le contexte de préoccupations économiques observées aux États-Unis et d’une baisse de la demande en Chine. Sans l’essence, l’IPC a progressé de 2,2 % en août, en baisse par rapport à la hausse de 2,5 % observée en juillet.
Le coût de l’intérêt hypothécaire et les prix des loyers ont encore contribué le plus à l’augmentation de l’IPC en août. L’augmentation annuelle de l’indice du coût de l’intérêt hypothécaire a ralenti pour un 12e mois consécutif en août 2024 (+18,8 %), après avoir le sommet d’août 2023 (+30,9 %).
Sur une base mensuelle, l’IPC a diminué de 0,2 % en août, après avoir progressé de 0,4 % en juillet. Les prix plus bas du transport aérien, de l’essence, des vêtements et des chaussures ainsi que des voyages organisés ont mené à la baisse mensuelle. Sur une base mensuelle désaisonnalisée, l’IPC a crû de 0,1 % en août.
Les deux mesures de l’inflation fondamentale de la banque centrale sont en diminution, au rythme annuel moyen de 2,35 %, conformément aux attentes. Selon les calculs de Bloomberg, la moyenne mobile sur trois mois de ces mesures a baissé à un taux annualisé 2,4 %, contre 2,8 % en juillet.
Le mois d’août est le huitième où l’inflation globale est dans la plage cible de la banque centrale.
En somme
Le présent rapport sur l’inflation est le premier des deux que la Banque du Canada prendra en compte dans sa prochaine décision sur les taux, le 23 octobre. À la lumière des nouvelles données, les opérateurs en swaps à un jour escomptent maintenant une réduction plus grande que la normale lors de cette décision, estimant qu’il y a une chance sur deux de voir une baisse de 50 points de base. Les prix ont baissé chaque mois dans cinq de huit sous-secteurs, ce qui pourrait susciter une crainte de déflation parmi les décideurs de la banque centrale si la tendance se poursuit. Le gouverneur Macklem a récemment affirmé que la Banque se soucie tout autant du risque de rater la cible de 2 % d’inflation que du risque de la dépasser.
Les marchés semblent croire à une probabilité de 47 % d’une baisse de taux de 50 pb le 23 octobre, et une probabilité de 57 % d’une baisse de 25 pb. Les données de la semaine prochaine sur le PIB et le rapport du 15 octobre sur l’IPC seront déterminants.
De nouvelles baisses de taux déclencheront certainement une relance du marché du logement. Nous soupçonnons toutefois qu’elle sera initialement modeste, en raison des problèmes d’abordabilité en Ontario et en Colombie-Britannique. Cependant, trois changements dans les règles hypothécaires (entrant en vigueur le 15 décembre) pourraient accélérer les choses. Les changements permettront à tous les acheteurs d’obtenir une hypothèque amortie sur 30 ans pour une habitation nouvellement construite, les acheteurs d’une première propriété pourront le faire pour toute habitation (nouvelle ou non), et le prix plafond d’une maison pour un prêt hypothécaire assuré sera porté à 1,5 million de dollars (au lieu de 1,0 million actuellement). Ce dernier changement se traduira par des mises de fonds et des coûts d’emprunt réduits, par rapport à un prêt non assuré. La prolongation de 5 ans de l’amortissement réduira les mensualités hypothécaires d’environ 9 %.