Énorme réduction de taux d’intérêt de la Banque du Canada.

La Banque du Canada réduit le taux directeur de 50 pb

Après trois réductions de taux consécutives de 25 pb, la Banque du Canada a raboté le taux à un jour de 50 points de base ce matin, ramenant le taux directeur à 3,75 %. Le marché avait escompté une baisse de 50 pb en y attribuant une probabilité de 90 %, comme le prévoyait le consensus. La combinaison d’une croissance plus lente que prévu du PIB et de rapports successifs indiquant une inflation modérée a conforté les appels à une réduction plus décisive. L’écart de production continue de s’accentuer, contrairement à ce que prévoyait la Banque du Canada en juillet, laissant entrevoir une inflation encore plus faible. Une réduction de taux de 50 pb aide à compenser cette erreur de prévision en accélérant l’amélioration des perspectives de croissance. Même à 3,75 %, la politique monétaire reste restrictive, comme l’illustre le graphique ci-dessous. Le taux à un jour est supérieur de 145 pb à la mesure de l’inflation fondamentale en septembre, et l’inflation globale est maintenant sous la cible de 2 %.

Nous prévoyons que le taux directeur baissera à 2,5 % d’ici le printemps de l’année prochaine. La réduction de 50 pb de ce matin renforce la spéculation d’une nouvelle réduction de 50 pb en décembre. Cependant, pour que la Banque s’y décide, il faudrait probablement que les données économiques restent faibles et que l’inflation reste basse. La croissance des salaires reste obstinément forte, et il pourrait encore y avoir la crainte de surchauffer de nouveau le marché immobilier, surtout au vu des changements du 15 décembre aux règles sur l’assurance hypothécaire.

La Banque a souligné le fait que des taux d’intérêt réduits déclencheront une relance sur le marché immobilier. Selon le Rapport sur la politique monétaire (RPM) : « La revente et la rénovation devraient se redresser à la faveur de la baisse des taux d’intérêt. Les rénovations devraient également être soutenues par la hausse prévue des prix des logements. Les changements récents apportés aux règles de l’assurance hypothécaire du gouvernement devraient stimuler la demande de logements. Malgré le ralentissement attendu de la croissance de la population, la demande devrait demeurer robuste et soutenir la construction de nouveaux logements. Les taux d’intérêt plus bas pourraient aussi favoriser une certaine augmentation de l’offre de logements en faisant baisser les coûts de financement. Toutefois, les contraintes liées à la quantité de terrains disponibles pour de nouveaux logements, les restrictions de zonage et le manque de main-d’œuvre qualifiée devraient limiter le rythme de la construction, en particulier à court terme. Par conséquent, on s’attend à ce que la croissance de la demande de logements soit supérieure à celle de l’offre. Contrairement aux autres secteurs de l’économie qui affichent une offre excédentaire, le marché du logement devrait demeurer tendu. On prévoit que les prix des logements augmenteront, mais à un rythme qui sera probablement limité parce que certains acheteurs seront confrontés à des problèmes d’abordabilité. »

À partir de demain, le taux préférentiel baissera à 5,95 %, ce qui fera baisser les taux hypothécaires variables. D’après Mortgage Logic News, le meilleur taux annoncé à l’échelle nationale pour un prêt hypothécaire à taux fixe de 5 ans est en baisse de 10 pb cette semaine, à 4,09 %.

Dans sa déclaration de politique, le Conseil de direction a révisé à la baisse sa prévision pour la croissance au deuxième semestre de cette année, à 1,75 %. La croissance du PIB au troisième trimestre a été ramenée à 1,5 % au lieu des 2,8 % prévus dans le RPM de juillet. L’inflation s’est améliorée plus rapidement que prévu. Elle sera à 2,1 % à la fin de l’année, avec une inflation fondamentale à 2,3 %, et elle baissera encore en 2025.

En somme

La décision d’aujourd’hui est une excellente nouvelle pour l’économie canadienne et pour l’activité immobilière. Les acteurs du marché prévoient maintenant que les ventes de logements augmenteront nettement au premier trimestre de l’année prochaine. La saison printanière du marché du logement devrait être robuste, avec des ventes et des prix en hausse.