Publié par Sherry Cooper
Bonnes nouvelles sur l’inflation au Canada.
De bonnes nouvelles sur l’inflation
L’Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 2,8 % d’une année à l’autre en février, en baisse par rapport à la hausse de 2,9 % en janvier et nettement sous les 3,1 % qui étaient prévus. Les prix de l’essence au Canada ont augmenté pour la première fois depuis cinq mois, de sorte que de nombreux analystes prévoyaient une hausse de l’inflation en février, comme il y en a eu aux États-Unis. Cependant, cette augmentation a été contrebalancée par une baisse des coûts des services cellulaires, des aliments achetés au magasin et des services d’accès à Internet.
En excluant l’essence, la croissance de l’IPC global d’une année à l’autre a ralenti en février (+2,9 %), par rapport à janvier (+3,2 %). Les prix du loyer et l’indice du coût de l’intérêt hypothécaire ont continué d’exercer une pression à la hausse sur l’IPC global.
Sur une base mensuelle, l’IPC a progressé de 0,3 % en février, comme en janvier. L’augmentation des prix des voyages organisés et de l’essence a contribué le plus à la croissance mensuelle.
Sur une base mensuelle désaisonnalisée, l’IPC a crû de 0,1 % en février.
La croissance des prix des aliments achetés au magasin a continué de ralentir d’une année à l’autre en février (+2,4 %) par rapport à janvier (+3,4 %). Le ralentissement de l’inflation a été généralisé. Les prix des fruits frais (-2,6 %), de la viande transformée (-0,6 %) et du poisson (-1,3 %) ont affiché une baisse. Les prix des autres préparations alimentaires (+1,4 %), des fruits en conserve et préparations à base de fruits (+4,0 %), des produits céréaliers (+1,7 %) et des produits laitiers (+0,6 %) ont enregistré un ralentissement de croissance en février.
En février, pour la première fois depuis octobre 2021, l’augmentation des prix dans les épiceries a été moins prononcée que celle de l’inflation globale. Le ralentissement de la croissance des prix a été en partie attribuable à un effet de glissement annuel, les prix des aliments achetés en magasin ayant progressé de 0,7 % d’un mois à l’autre en février 2023, en raison de contraintes d’approvisionnement dans le contexte de conditions météorologiques défavorables dans les régions de croissance ainsi que de la hausse des coûts des intrants.
Bien que les prix dans les épiceries aient connu une croissance moindre, ils ont continué de progresser et demeurent élevés. De février 2021 à février 2024, les prix des aliments achetés en magasin ont crû de 21,6 %.
Les mesures de l’inflation sous-jacente privilégiées par la Banque du Canada, les taux dits tronqué et médian, excluent les fluctuations plus volatiles. L’IPC tronqué a baissé de deux dixièmes de point en février, à 3,2 %, et l’IPC médian, également de deux dixièmes de point, à 3,1 %, comme l’indiquent les graphiques ci-dessous.
En somme
Le Conseil de direction de la Banque du Canada tient sa prochaine réunion le 10 avril. D’ici là, d’importants rapports sont attendus : 1) la Banque du Canada publiera les résultats de l’Enquête sur les perspectives des entreprises et de l’Enquête sur les attentes des consommateurs pour le Canada; 2) Statistique Canada publiera les résultats de mars de l’Enquête sur la population active. Ni un ni l’autre de ces rapports ne devrait empêcher la banque centrale de réduire les taux d’intérêt d’ici sa réunion du 10 juin. De fait, elle pourrait commencer à le faire dès sa réunion d’avril. Dans ce cas, elle déclencherait sûrement une forte activité sur le marché immobilier du printemps, qui sera sans doute d’avance vigoureux. Il y a une forte demande refoulée de logements, et la perspective d’une hausse des prix des maisons pourrait bien inciter les acheteurs à se décider si un afflux des nouvelles inscriptions se matérialise.
L’économie canadienne est particulièrement sensible aux taux d’intérêt en raison du grand nombre de prêts hypothécaires qui seront renouvelés dans les deux années à venir. Les taux de défaillance sur les prêts hypothécaires sont déjà en progression, donc une réduction graduelle des taux d’intérêt sera la bienvenue.
Comme l’indique le graphique ci-dessous, la moyenne mobile sur trois mois de l’augmentation de l’IPC tronqué et médian était à 2,2 % en février – son plus bas niveau depuis trois ans.
D’après les économistes de la Banque Royale : « À la suite du rapport sur l’IPC en janvier qui révélait déjà une atténuation généralisée des pressions sur les prix au Canada, le rapport de février confirme la tendance. Différentes mesures de l’inflation fondamentale ont ralenti, et l’indice de diffusion qui mesure la portée des pressions inflationnistes s’est aussi amélioré. Cependant, cette mesure révèle encore des pressions sur les prix légèrement plus généralisées que selon les “normes” prépandémiques, ce qui indique qu’il y a encore place à amélioration. »
Comme l’économie est sur une trajectoire de croissance lente, la banque centrale a toutes les raisons de commencer bientôt à réduire les taux d’intérêt.