Publié par Sherry Cooper
Bonnes nouvelles pour l’emploi au Canada.
Progression sensationnelle de l’emploi en septembre – augmentant la pression à la hausse des taux d’intérêt
Statistique Canada a publié l’édition de septembre de l’Enquête sur la population active, apportant de toutes bonnes nouvelles pour l’emploi. L’emploi a augmenté de 157 000 (+0,8 %) en septembre, en hausse pour un quatrième mois consécutif. Le taux de chômage a diminué de 0,2 point de pourcentage, à 6,9 %.
Les hausses de l’emploi observées en septembre sont concentrées dans le travail à temps plein et chez les personnes du principal groupe d’âge actif des 25 à 54 ans. Les augmentations se retrouvent dans de multiples secteurs et provinces.
Elles sont réparties entre le secteur public (+78 000; +1,9 %) et le secteur privé (+98 000; +0,8 %).
L’emploi a augmenté dans six provinces en septembre, à savoir l’Ontario, le Québec, l’Alberta, le Manitoba, le Nouveau-Brunswick et la Saskatchewan.
Dans le secteur des services (+142 000), les hausses les plus marquées ont été enregistrées dans les administrations publiques (+37 000), dans l’information, la culture et les loisirs (+33 000), et dans les services professionnels, scientifiques et techniques (+30 000).
L’emploi dans les services d’hébergement et de restauration a reculé pour la première fois en cinq mois (-27 000).
L’emploi ait augmenté dans la fabrication (+22 000) et dans les ressources naturelles (+6 600), mais il a globalement peu varié dans le secteur des biens.
Les hausses de septembre ont ramené l’emploi à son niveau de février 2020, juste avant le début de la pandémie. Toutefois, le taux d’emploi – c’est-à-dire la proportion de personnes âgées de 15 ans et plus occupant un emploi – était à 60,9 % en septembre, ce qui est 0,9 point de pourcentage de moins qu’en février 2020, en raison de la croissance démographique de 1,4 % enregistrée au cours des 19 derniers mois.
Le nombre de personnes en emploi ayant travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles a peu varié en septembre, restant en hausse de 218 000 (+26,8 %) par rapport à février 2020. Le total des heures travaillées a augmenté de 1,1 % en septembre, mais il était en baisse de 1,5 % par rapport à son niveau prépandémique.
Chez les personnes âgées de 15 à 69 ans qui ont travaillé au moins la moitié de leurs heures habituelles, la proportion de personnes ayant travaillé à partir de leur domicile a peu varié en septembre, s’établissant à 23,8 %. Les plus faibles proportions de personnes ayant travaillé à domicile ont été observées en Saskatchewan (12,3 %) et à Terre-Neuve-et-Labrador (12,8 %), et la plus élevée, en Ontario (28,7 %). Dans l’ensemble, à l’échelle nationale, la proportion de travailleurs qui ont travaillé à domicile était plus élevée dans les régions urbaines (25,2 %) que dans les régions rurales (15,9 %).
En septembre 2021, 4,1 millions de Canadiens qui ont travaillé au moins la moitié de leurs heures habituelles ont travaillé à partir de leur domicile, un nombre semblable à celui de septembre 2020.
Le taux de chômage a reculé pour un quatrième mois consécutif en septembre, en baisse de 0,2 point de pourcentage pour s’établir à 6,9 %, le taux le plus faible depuis le début de la pandémie. Le taux de chômage a atteint un sommet de 13,7 % en mai 2020 et il ne cesse de diminuer depuis, hormis des hausses à court terme observées à la fin de l’automne 2020 et au printemps 2021, qui ont coïncidé avec le resserrement des restrictions de santé publique. Au cours des mois précédant la pandémie, le taux de chômage se maintenait à des niveaux historiquement faibles; il était à 5,7 % en février 2020.
Le taux de chômage ajusté – comprenant les personnes qui voulaient un emploi, mais n’en ont pas cherché – était de 8,9 % en septembre, en baisse de 0,2 point de pourcentage par rapport à un mois plus tôt.
Le chômage de longue durée – le nombre de personnes ayant été continuellement au chômage depuis 27 semaines ou plus – a peu varié en septembre. On comptait 389 000 chômeurs de longue durée, ce qui représente plus du double du nombre observé en février 2020.
La capacité des chômeurs de longue durée à faire la transition vers l’emploi peut être influencée par divers facteurs, y compris leur niveau de scolarité et les conditions actuelles du marché du travail. Par exemple, les personnes n’ayant pas fait d’études postsecondaires sont confrontées à un marché du travail où l’emploi dans les professions ne nécessitant pas d’études postsecondaires était en baisse de 287 000 en septembre 2021 par rapport à septembre 2019 (données non désaisonnalisées).
En somme
La Banque du Canada a maintes fois indiqué qu’elle ne commencerait pas à resserrer la politique monétaire avant que l’économie soit revenue à la pleine utilisation de ses capacités, ce qu’elle ne prévoit pas avant au moins le deuxième semestre de l’année prochaine. L’emploi devra surpasser les niveaux d’avant la pandémie avant qu’on puisse déclarer que la reprise est complète, car la population a augmenté depuis le début de la crise, il y a 19 mois.
L’emploi reste sensiblement moindre dans les secteurs les plus durement touchés. Le graphique ci-dessous indique le changement dans l’emploi selon le secteur, en pourcentage, par rapport à février 2020.
Les secteurs où le travail à distance est répandu – comme ceux des services professionnels, scientifiques et techniques, de l’administration publique, de la finance, des assurances et de l’immobilier – ont connu un gain net de l’emploi. Cependant, dans les secteurs de services non essentiels à forte proximité physique, la remontée de l’emploi a été beaucoup plus limitée. C’est le cas en particulier dans l’agriculture, l’hébergement et la restauration ainsi que les loisirs. Ironiquement, ces secteurs connaissent de forts taux d’emplois vacants, de nombreux anciens employés étant réticents à revenir. Une amélioration des salaires et avantages sera utile dans ces secteurs.
Cette semaine, le gouverneur de la Banque du Canada Tiff Macklem a réitéré que des pressions inflationnistes resteront sans doute très présentes au moins jusqu’à la fin de cette année. Le plus souvent, elles découlent de perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale ainsi que de divers événements météorologiques extrêmes. Il reste à voir combien elles dureront, mais un resserrement de la politique monétaire aurait peu d’effet sur ce genre d’inflation.
Malgré tout, les marchés obligataires sont en mode liquidation partout dans le monde, en réponse aux craintes de l’inflation et aux frasques annuelles autour du plafond de la dette aux États-Unis. L’ultime graphique ci-dessous indique l’accentuation de la courbe de rendement au Canada depuis un an. Le rendement des obligations à 5 ans a augmenté fortement dans cette période, passant de 0,378 % à 1,205 %. Il n’est pas étonnant que les taux soient en hausse pour un prêt hypothécaire à taux fixe sur 5 ans.