Publié par Sherry Cooper
Bond des ventes immobilières au Canada en octobre, en particulier à Vancouver et Toronto.
Le marché canadien de l’habitation reprend des couleurs
Les ventes résidentielles au Canada ont bondi, atteignant leur plus haut niveau depuis deux ans. Les réductions de taux d’intérêt de la Banque du Canada ont incité les acheteurs à revenir sur le marché. Les ventes d’habitations ont augmenté de 7,7 % d’un mois à l’autre en octobre, ce qui les porte à leur plus haut niveau depuis avril 2022.
La hausse des ventes résidentielles a été généralisée en octobre. La région du Grand Toronto et le Lower Mainland de la Colombie-Britannique ont enregistré des hausses à deux chiffres. La demande vigoureuse découle sans doute de l’augmentation des nouvelles inscriptions des derniers mois et de la baisse des taux hypothécaires à la suite de l’assouplissement de la politique monétaire. Cependant, la plus forte baisse de taux est survenue la dernière semaine d’octobre. Elle n’aurait donc guère influé sur les données mensuelles publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble. Les ventes mensuelles réelles ont augmenté de 30 % comparativement au même mois l’an dernier.
Nouvelles inscriptions
Le nombre de propriétés nouvellement inscrites a baissé de 3,5 % d’un mois à l’autre en octobre, mais cette baisse fait suite à une hausse de 4,8 % en septembre. Cela étant, l’offre demeure à des niveaux parmi les plus élevés depuis le milieu de 2022. La baisse nationale d’octobre a été menée par une baisse de l’offre dans le Grand Toronto.
Les ventes ayant considérablement augmenté et les nouvelles inscriptions ayant baissé en octobre, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions à l’échelle nationale a reculé à 58 %, contre 52 % en septembre. La moyenne à long terme de ce ratio est de 55 %. On parle normalement d’un marché de l’habitation équilibré lorsque le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 45 et 65 %.
À la fin d’octobre 2024, 174 458 propriétés étaient inscrites à la vente dans les systèmes MLS® canadiens, soit une hausse de 11,4 % par rapport à l’année précédente, mais une statistique toujours inférieure aux moyennes historiques pour cette période de l’année.
À la fin d’octobre, on comptait 3,7 mois d’inventaire à l’échelle nationale, soit moins que les 4,1 mois enregistrés à la fin de septembre et le niveau le plus bas en plus d’un an. La moyenne à long terme de cette mesure est d’environ 5,1 mois; un marché favorable aux vendeurs étant inférieur à 3,6 mois et un marché favorable aux acheteurs étant supérieur à 6,5 mois.
Prix des maisons
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) composé national a augmenté de 0,1 % d’août à septembre. Malgré les légères fluctuations en plus ou en moins, les prix au niveau national sont restés pratiquement inchangés depuis le début de l’année.
L’IPP MLS® composé national (non désaisonnalisé) était inférieur de 3,3 % par rapport à septembre 2023, soit une diminution moins importante que celles de 3,9 % enregistrées en juillet et août. Compte tenu de la faiblesse des prix observée vers la fin 2023, il est probable que les comparaisons négatives d’une année à l’autre continueront à se réduire.
En somme
La vigueur des ventes résidentielles en octobre est sans doute liée à l’attente que la banque centrale réduira les taux d’intérêt de seulement 25 points de base lors de sa prochaine réunion, le 11 décembre. La décision dépendra évidemment des données. La semaine prochaine, nous recevrons les données sur l’inflation en octobre mardi, et sur les ventes au détail vendredi. Les données de novembre issues de l’Enquête sur la population active seront publiées le 6 décembre. Le taux de chômage est demeuré stable, à 6,5 %, et l’inflation salariale reste élevée. Il faudrait que les données soient particulièrement décevantes pour inciter à une nouvelle réduction de 50 points de base.
Entre-temps, les rendements obligataires continuent d’augmenter, stimulés par la forte victoire de Donald Trump et la crainte que des baisses d’impôt combinées à des augmentations des dépenses gonflent les déficits et la dette gouvernementale. Alors qu’aux États-Unis, les rendements sur le long terme ont augmenté de presque 80 points de base, au Canada, les rendements sur 10 ans sont en hausse de moins de moitié autant. Il y a un écart inédit entre l’activité économique aux États-Unis et au Canada. Le dollar américain continue de s’apprécier, exerçant une pression baissière sur le dollar canadien.
La demande refoulée de logements reste forte, et la combinaison de taux d’intérêt à court terme plus bas et d’inventaires de maisons invendues en hausse stimulera l’activité d’ici la haute saison printanière. Au printemps, le taux à un jour pourrait être au moins d’un plein point de pourcentage inférieur aux 3,75 % d’aujourd’hui.