Déménager ou Rénover.
C’est de la magie. Todd Talbot trouve que la chimie est magique entre lui et Jillian Harris, sa coanimatrice dans l’émission de téléréalité Love It or List It Vancouver (saison 4 débutant le 24 avril sur HGTV Canada). Il y a de l’électricité dans l’air quand ils débattent entre eux, comme ils l’ont fait déjà au cours de 104 épisodes d’une heure de la série sur l’aménagement des maisons. Il y a des étincelles aussi, mais en fin de compte, ils ont tous deux le même but : trouver une solution pour des propriétaires dont la maison ne répond tout simplement pas à leurs besoins.
Harris défend l’option « Love It ». Elle est designer d’intérieurs (et elle a déjà montré toute sa compassion sur The Bachelor et The Bachelorette), et elle vise d’emblée à réconcilier les propriétaires avec leur maison grâce à des rénovations judicieuses. Talbot est un agent immobilier (il est aussi, depuis l’enfance, un acteur sur scène et à l’écran); il penche résolument pour l’option « List It », conseillant de vendre et de recommencer à neuf.
L’affrontement est réel, mais il n’y a pas d’animosité entre Harris et Talbot. « Jill et moi sommes du même avis 99 pour cent des fois, dit Talbot. Nous sommes comme frère et sœur, non seulement devant les caméras, mais aussi bien hors-champ. »
Vive le changement
Faut-il acheter, ou rénover? Pour Talbot, la réponse n’est pas automatique : « En général, acheter une maison est une aventure merveilleuse. Et rénover peut être merveilleux. Dans la vie, tout est dans les nuances entre les deux. » Dans les nuances se trouvent la négociation et l’établissement de priorités, parmi diverses considérations pratiques et philosophiques qui jouent en arrière-plan.
Dans le civil, Talbot aime bien faire des travaux lui-même. « Je suis heureux quand je construis et je rénove, dit-il. Je gère tous mes immeubles locatifs, et je fais presque tout l’entretien. » Il a même rénové la maison qu’il partage avec son épouse et deux enfants, à Lions Bay, une petite localité tranquille au bord de la mer en Colombie-Britannique. Pour autant, il n’est pas dit que la famille y vivra à jamais. Tout comme les propriétaires que l’on voit dans l’émission, Talbot et son épouse s’interrogent : « Allons-nous vendre? Rester? Déménager? » Emménager dans un condo urbain est une des possibilités qu’ils envisagent.
Ce questionnement est ce qui donne à l’émission un attrait universel. Nos vies évoluent sans cesse. Des bébés sont nés. Des enfants quittent le foyer. Des emplois changent. Des communautés se transforment. Pourtant, remarque Talbot, nombreux sont les propriétaires qui hésitent à quitter leur zone de confort. Il constate que les gens qui viennent à l’émission sont attachés à l’endroit où ils vivent. « Moi, c’est le contraire, dit-il. Je suis pour le changement. J’adore l’idée d’une maison différente, dans un lieu différent. Rien ne me stimule autant. »
Au terme de la cinquième saison de tournage de la série télévisée, en juin, Harris, nouvelle maman, trouve que son approche de l’aménagement d’une maison a évolué : « Maintenant que je suis mère, surtout, je mets davantage de couleur, moins de fouillis et plus de douceur. Avant, je voulais du blanc partout. »
Chaque famille est différente, mais tout le monde a besoin de changement, dit-elle. Elle facilite la transition, en augmentant la fonctionnalité de l’espace pour les familles qui grandissent ou en rendant plus douillette la maison familiale qui semble vide maintenant que les enfants ont quitté le nid. Chaque ménage a ses propres souhaits et besoins, et son propre style, qu’elle s’efforce de cerner pour pouvoir concevoir des espaces fonctionnels qu’il adorera. « Notre mission, c’est de montrer aux propriétaires quelles sont leurs meilleures options, puis de les aider à faire le choix qui leur conviendra le mieux », dit Harris.
Les difficultés qui se posent aux familles ne se limitent toutefois pas à des questions d’architecture ou au caractère imprévisible du marché immobilier. Dans un récent épisode de Love It or List It Vancouver, la propriétaire d’une maison utilisait un fauteuil roulant. Pour Harris, c’était un nouveau défi architectural à relever : « Je voulais prendre en compte chaque partie de sa maison, de son point de vue, depuis l’entrée jusqu’aux armoires de cuisine et au salon. Même si la propriétaire a finalement choisi de vendre la maison, cet épisode m’a marquée, me rappelant qu’il ne faut rien tenir pour acquis. »
D’abord, le financement
Qu’il s’agisse de remettre en état une maison vieillissante dont les fondations s’enfoncent ou qu’il s’agisse d’acheter une plus grande maison dans un quartier recherché, la décision est guidée par le budget. « Les gens ne veulent pas parler d’argent, dit Talbot. Ce n’est pas sexy. » Quant à lui toutefois, sa passion pour l’immobilier est rattachée aux finances. « Ce que j’aime réellement faire, dit-il, c’est de donner aux gens les moyens d’agir, et de les conseiller pour qu’ils puissent prendre la décision de réaliser leur vision. »
Talbot croit qu’il est essentiel de se renseigner et de développer ses connaissances au lieu de s’en remettre uniquement à un expert. Comme propriétaire, quand vous parvenez à prendre des décisions par instinct, vous éliminez beaucoup d’anxiété. Talbot croit aussi qu’il faut considérer l’immobilier comme un investissement et, avant d’acheter une propriété, il faut déterminer le but final : quand vous allez la revendre, et à qui.
« En fin de compte, pour toute personne devant décider soit de rénover, soit de vendre puis d’acheter, le choix est très personnel et il revient au propriétaire de l’assumer », dit Talbot.
Harris conseille aussi de penser au long terme : « Il est très important de penser au-delà de votre plan sur cinq ans et au-delà de votre plan sur 10 ans pour votre famille. Si votre maison n’a pas la superficie supplémentaire qu’il vous faut, alors le mieux est peut-être d’effectuer une réno cosmétique et de vendre rapidement. Si votre maison a la superficie voulue mais que simplement l’espace n’est pas bien utilisé, et si vous aimez votre quartier, alors je suggérerais de la rénover de sorte qu’elle réponde aux besoins de votre famille dans les années à venir. »
Tout le monde peut être propriétaire
Talbot pense qu’il y a lieu de repenser ce qu’est être propriétaire. « À notre époque, dit-il, nous ne vivons pas comme le faisaient nos grands-parents, habitant la même maison 50 ans. Aujourd’hui, les maisons sont conçues davantage pour faciliter notre mode de vie que pour le définir. »
« Je suis très intéressé à l’idée de redéfinir le rêve qu’ont les Canadiens de ce qui constitue une maison formidable. Nous nous sommes égarés, comme société : 5000 pieds carrés, c’est une indulgence! » Au lieu, Talbot affirme que l’essentiel est dans les nuances et dans la conciliation des impératifs des finances, de la responsabilité, de la durabilité et de la qualité de vie.
Voilà qui peut être difficile à faire comprendre. Après tout, nos médias sociaux regorgent d’images idylliques de familles se délassant dans d’immenses jardins, et préparant des repas dans des cuisines haute couture. On peut bien devenir envieux en pensant maison. Harris ne se laisse pas leurrer par des images soigneusement mises en scène, et il suggère aux propriétaires de faire un peu d’introspection.
« Je crois que le mieux à faire est de déterminer ce qui est important pour vous, puis d’établir un plan en vue de l’obtenir, dit-elle. Ou alors, venir à l’émission Love It or List It Vancouver, et laisser Todd et moi vous trouver la solution! »
La première hypothèque de Todd
« Je me suis mis à l’immobilier un peu par hasard. Ce n’était pas pour l’argent », dit Talbot, qui réussissait bien comme acteur quand il a commencé à faire des rénovations. « J’ai toujours été tiraillé par ceci : la volonté d’être un artiste et une fixation sur les finances. » Il se rappelle bien sa première expérience sur le marché immobilier : « J’ai acheté un condo de deux chambres et deux salles de bain [dans le quartier Kitsilano de Vancouver] qui avait servi d’unité témoin. Je n’avais pas de meubles, alors j’ai essayé de négocier pour que le promoteur y laisse le mobilier qu’il y avait placé. Sans succès. La seule façon dont je pouvais réussir à acheter mon premier logement était de convaincre mon copain de louer la deuxième chambre, ce qui allait couvrir la moitié de mes coûts mensuels. J’ai établi ce qui était, comme je l’apprendrai plus tard, un contrat de location littéralement sur le coin de la table. Nous avons habité ensemble trois ans, avant que je transforme la propriété en unité locative. Je l’ai refinancée plusieurs fois, et ainsi financé de nombreuses autres propriétés. J’ai appris de grandes leçons grâce à cette propriété que j’ai vendue il y a quelques années. »
Les secrets du style de Jillian
Harris va au-delà de son esthétique aérienne blanc sur blanc, en ajoutant des touches de couleur saturée. Ici, elle partage cinq conseils pour aider chacun à trouver son propre style. Elle préconise le panachage : « J’aime combiner du classique avec toutes sortes de styles éclectiques. J’aime voir une touche de fantaisie dans une pièce, et j’adore voir la personnalité et le vécu d’une personne reflétés dans le décor. » Harris combine aussi volontiers différentes textures : « J’aime mélanger mousseline, tapis moelleux et paillettes avec du pétillant. »
PROCÉDEZ PAR COUCHES
Commencez par une page blanche, et ajoutez des couches dans la pièce. Ancrez la pièce avec un petit tapis, puis ajoutez des éléments massifs, comme sofas et causeuses. Ensuite, ajoutez encore des éléments plus petits tels que fauteuils, poufs et lampes de table.
METTEZ-Y DE LA COULEUR
« J’ai fait des expériences intéressantes au fil des ans avec de la couleur dans la cuisine, comme vert olive et bleu royal. »
AJOUTEZ DES ŒUVRES D’ART
Harris suggère de trouver des objets peu coûteux mais ayant une grande valeur sentimentale pour parfaire l’allure de votre maison et lui donner de la personnalité. Vous pouvez aussi fabriquer des articles spéciaux vous-même : « Encadrez des mouches de la collection de pêche à la mouche de votre arrière-grand-père! »
ACCESSOIRISEZ
Obtenez un air de luxe à peu de frais avec une combinaison d’accessoires haut de gamme ou plus modestes, comme des aubaines de magasins populaires ou des fantaisies de boutiques de luxe. Ce sera comme le glaçage sur le gâteau. « Votre maison aura une allure riche et intemporelle. »