Publié par Sherry Cooper
Ventes résidentielles nationales inchangées en avril au Canada; nouvelles inscriptions et prix en baisse.
L’incertitude liée aux tarifs douaniers mondiaux retient les acheteurs
Les ventes de maisons existantes au Canada ont stagné le mois passé, les inquiétudes liées aux tarifs douaniers refroidissant encore les acheteurs. C’est le cas en particulier dans le Grand Toronto et le Grand Vancouver, où les ventes baissent depuis des mois. La confiance des consommateurs est à son plus bas, nombreux étant ceux qui redoutent une perte d’emploi et une hausse des prix.
Le nombre total de ventes enregistrées sur les systèmes MLS® canadiens sont demeurées inchangées (-0,1 %) entre mars et avril 2025, marquant une pause de la tendance à la baisse des ventes observée depuis le début de l’année (graphique A).
La demande oscille actuellement autour des niveaux du second semestre de 2022 et des premier et troisième trimestres de 2023.
« À ce stade-ci, la situation de l’immobilier résidentiel au Canada en 2025 pourrait être décrite comme un retour aux marchés calmes que nous avons connus depuis 2022, le chaos tarifaire remplaçant les taux d’intérêt élevés comme cause de l’hésitation des acheteurs, a déclaré Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI. Compte tenu de la possibilité croissante d’une période économique difficile, le risque à l’avenir sera qu’un nombre moyen de personnes essayant de vendre leur propriété se transforme en un grand nombre de personnes devant vendre leur propriété, ce que nous n’avons pas vu depuis des décennies. »
Nouvelles inscriptions
L’offre a baissé de 1 % d’un mois à l’autre en avril. Lorsqu’on tient compte des ventes stagnantes, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions au pays se chiffre désormais à 46,8 %, comparativement à 46,4 % en mars. La moyenne à long terme de ce ratio est de 54,9 %. On parle normalement d’un marché de l’habitation équilibré lorsque le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 45 et 65 %.
À la fin d’avril 2025, 183 000 propriétés étaient inscrites à la vente dans l’ensemble des systèmes MLS® canadiens, ce qui est 14,3 % de plus qu’à la même période l’année dernière, mais qui demeure inférieur à la moyenne à long terme pour cette période de l’année, qui est d’environ 201 000 inscriptions.
« Le nombre de propriétés à vendre au Canada est presque revenu à la normale, mais c’est le résultat d’un inventaire plus élevé en Colombie-Britannique et en Ontario, et du manque d’inventaire partout ailleurs », a déclaré Valérie Paquin, présidente de l’ACI.
On comptait 5,1 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin d’avril 2025, ce qui correspond à la moyenne à long terme, qui est d’environ 5 mois. Sur la base d’un écart-type au-dessus et au-dessous de cette moyenne à long terme, un marché favorable aux vendeurs serait inférieur à 3,6 mois et un marché favorable aux acheteurs serait supérieur à 6,4 mois.
Prix des maisons
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) composé national a baissé de 1,2 % de mars à avril 2025. L’IPP MLS® composé national (non désaisonnalisé) a baissé de 3,6 % par rapport à mars 2024.
En somme
Avant la menace de tarifs douaniers, il semblait que le marché immobilier se préparait à une forte relance en vue de la saison printanière.
Malheureusement, la situation n’a fait que se détériorer, la confiance des entreprises et des consommateurs ayant chuté. Des tarifs douaniers mènent d’abord à des prix plus élevés, les importateurs tentant de refiler les augmentations de leurs coûts aux consommateurs; ensuite, ils entraînent un ralentissement de l’activité économique et des mises à pied, les entreprises et les ménages se serrant la ceinture.
La Banque du Canada a évité de réduire le taux directeur de crainte que les prix s’emballent par suite des tarifs douaniers. Depuis sa dernière décision, les marchés du travail canadiens ont faibli, et des données préliminaires indiquent que l’activité économique a encore baissé ces derniers mois nonobstant une réduction – du moins temporaire – des tarifs imposés à la Chine.
Alors que les acheteurs sont hésitants, il y a de plus en plus de bonnes affaires à réaliser sur le marché, l’offre de maisons augmentant et les prix baissant. Les vendeurs sont de plus en plus motivés à conclure, et la demande refoulée grandit. Hors du Grand Toronto et du Grand Vancouver, les ventes restent positives.
Nous prévoyons que la Banque du Canada réduira de nouveau le taux directeur le 4 juin, pourvu que les données de la semaine prochaine sur l’inflation soient raisonnables – ce qui devrait être le cas vu la nette diminution des prix de l’énergie.