Publié par Sherry Cooper
Les ventes résidentielles de juin au Canada laissent entrevoir une reprise après l’assouplissement de la Banque du Canada.
Signes précoces d’une reprise sur les marchés résidentiels de juin
L’Association canadienne de l’immobilier (ACI) a annoncé aujourd’hui que les ventes résidentielles nationales ont augmenté de 3,7 % entre mai et juin, à la suite de la réduction de taux d’intérêt de la Banque du Canada. L’activité restait timide, mais était loin d’être aussi faible que les médias ne le laissaient entendre récemment.
« Le mois de juin n’a pas été spectaculaire, loin de là, mais les ventes résidentielles au Canada ont légèrement repris d’un mois à l’autre après la première baisse des taux d’intérêt de la Banque du Canada, a déclaré Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI. Les comparaisons d’une année à l’autre ne sont pas réjouissantes, principalement en raison du nombre d’acheteurs qui entraient encore sur le marché au printemps dernier, mais ça, c’est l’année dernière. À l’heure actuelle, les ventes ont augmenté entre mai et juin, les conditions du marché se sont resserrées pour la première fois cette année et les prix ont augmenté à l’échelle nationale pour la première fois en 11 mois. »
Nouvelles inscriptions
Le nombre de propriétés nouvellement inscrites a augmenté de 1,5 % le mois dernier, et davantage dans la région du Grand Toronto et dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique. À la fin de juin 2024, environ 180 000 propriétés étaient inscrites à la vente dans les systèmes MLS® canadiens, soit une hausse de 26 % par rapport à l’année précédente, mais une statistique toujours inférieure aux moyennes historiques d’environ 200 000 pour cette période de l’année.
En juin, le nombre de nouvelles inscriptions au pays ayant augmenté moins que les ventes, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est resserré pour s’établir à 53,9 %, par rapport à 52,8 % en mai. La moyenne à long terme de ce ratio est de 55 %. On parle normalement d’un marché de l’habitation équilibré lorsque le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 45 et 65 %.
« On s’attend généralement à ce que la deuxième moitié de 2024 marque le début d’un retour lent et progressif des acheteurs sur le marché de l’habitation, a déclaré James Mabey, président de l’ACI. Ces acheteurs seront confrontés à une expérience d’achat hautement différente selon l’endroit où ils se trouvent au Canada, allant d’offres multiples dans des régions comme Calgary, à l’inventaire le plus important depuis plus d’une décennie dans des régions comme Toronto. »
On comptait 4,2 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de juin 2024, une baisse par rapport à 4,3 mois à la fin de mai. C’était la première baisse d’un mois à l’autre de cette mesure en 2024. La moyenne à long terme est d’environ 5 mois d’inventaire.
Prix des maisons
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) composé national a enregistré une hausse de 0,1 % entre mai et juin. La hausse est faible, mais elle est notable parce que c’est la première augmentation d’un mois à l’autre de cette mesure depuis 11 mois.
Les prix ont peu changé dans la plupart des régions du pays, à l’exception de Calgary, d’Edmonton et de Saskatoon, et dans une moindre mesure, de Montréal et de Québec, où les prix ont constamment progressé depuis le début de l’année dernière.
Cela dit, les prix ont récemment augmenté dans d’autres marchés, notamment dans les régions de villégiature de l’Ontario, à Mississauga, à Hamilton-Burlington, à Kitchener- Waterloo, à Cambridge, à London-St. Thomas et à Halifax-Dartmouth.
L’IPP MLS® composé national (non désaisonnalisé) était inférieur de 3,4 % par rapport à juin 2023. Cela reflète principalement la hausse marquée des prix en avril, mai, juin et juillet 2023, qui ne s’est pas répétée en 2024.
En somme
L’activité immobilière accélérera graduellement au cours de l’année à venir, à mesure que les taux d’intérêt continuent de baisser. Hier, les rendements hypothécaires ont fléchi sensiblement, en raison de la nette amélioration des données de juin sur l’inflation aux États-Unis. Les marchés escomptent maintenant une probabilité de 90 % que la Réserve fédérale américaine réduise les taux d’intérêt en septembre, dissipant les craintes d’un effondrement du dollar canadien si la Banque du Canada continuait d’être seule à assouplir la politique monétaire.
Les données de la semaine prochaine sur l’inflation détermineront si la Banque du Canada réduit les taux lors de sa réunion de juillet ou si elle attend celle de septembre. Une nouvelle réduction de l’inflation fondamentale ouvrira la voie à une nouvelle réduction de taux le 24 juillet, surtout au vu de la hausse du taux de chômage au Canada. L’augmentation des mensualités hypothécaires dans la foulée du nombre record de renouvellements de prêts continuera d’amortir les dépenses de consommation, ce qui justifiera d’autant plus une réduction de taux de la Banque du Canada.